Concert de Nobuo Uematsu

Pour la première fois de sa carrière, Uematsu Nobuo est venu en France pour nous donner l’occasion d’entendre des airs qui nous sont bien connus lors de trois concerts. Ceux-ci se sont déroulés les Vendredi 16, Samedi 17 et Dimanche 18 Novembre 2012.

C’est lors de cette dernière date que je me rends à La Cigale, petite salle parisienne, le cœur remplit d’espoir d’entendre enfin en live le plus grand compositeur du monde du jeu-vidéo qui soit (même si j’admets que ça reste assez subjectif :) ). Il est important de noter ici, qu’Uematsu-san n’a pas uniquement composé pour la saga Final Fantasy même si cela reste son œuvre la plus connue.

Une fois installé dans la salle, après avoir trouvé une place acceptable, j’observe la scène où sont entreposés les instruments de musique. Je ne sais pas pourquoi, mais cette scène m’a tout de suite fait penser au lieu de la promesse de FFVIII, j’entendais même Liberi Fatali résonner dans ma tête et les mots « Si tu viens ici, tu me trouveras, je te le promets » s’affichaient devant mes yeux. J’avais espéré assister à un concert du maître seul avec son piano, la réalité m’a fait mentir puisque deux synthétiseurs, une basse et une guitare sont déjà installés mais rien de grave, je sais que tout sera parfait ; après tout, c’est d’Uematsu Nobuo dont il est question.

Le temps que tout le monde s’installe, la lumière s’éteint, le silence se fait presque religieusement. Soudain, un bout de bras est aperçu et le silence laisse place à un véritable tonnerre d’applaudissement. Ca y est, il est enfin là devant nous, « les yeux de toutes les personnes dans cette salle sont sur moi » doit-il penser. J’en frissonne tellement l’émotion me submerge. Presqu’invisibles aux yeux du public, deux autres musiciens entrent en scène. Les trois artistes s’installent, Uematsu-san à l’un des deux synthés. Le silence, lui, revient rapidement.

Première note de musique, le doute n’est pas permis, nous avons reconnu le célèbre thème de Terra de Final Fantasy VI. Les arrangements sont différents de ceux connus, sans doute adaptés pour le trio. L’ensemble du concert sera du même acabit, nous proposant toujours des nouveaux accords et de nouvelles sonorités. Certains ont sans doute été déçus mais la musique est comme ça et celle d’Uematsu peut-être encore plus, toujours en mouvement. Le sixième épisode fait place au huitième avec Ami, vous savez la musique accompagnant le joueur dans la BGU (Balamb Garden University).

Puis le maître des lieux vient à prendre la parole et après quelques mots en français, un traducteur fait son arrivée sur la scène. Dorénavant, toutes les deux ou trois musiques, Uematsu-san nous présentera soit les mélodies qu’il vient de jouer soit celles à venir. Ce sera aussi pour lui l’occasion de nous montrer son humour légendaire mais également de nous faire partager sa joie d’être avec nous et ses remerciements quant à nos réactions plus qu’enthousiastes.

L’homme étant toujours un très grand ami de Sakaguchi Hironobu, il a bien évidemment continué à composer pour lui et sa nouvelle société MistWalker. C’est ainsi que les deux musiques suivantes ont été le thème principal de Lost Odyssey et Waterside de Blue Dragon.

Il est ensuite question du REIKI, massage japonais un peu particulier puisqu’il peut se faire sans l’apposition des mains sur le corps du patient. Pourquoi nous parler de ça me demanderez-vous, et bien tout simplement parce qu’un salon de relaxation au Japon a demandé à Uematsu Nobuo de lui composer une musique d’environ 1 heure afin de la jouer pendant les séances de massage. Une version de 5 minutes environ nous a donc été présentée et il est vrai qu’on avait qu’une hâte : avoir un rendez-vous dans ce salon afin d’entendre le morceau en entier tout en étant massé par un professionnel bien évidemment. S’ensuit un morceau de Final Fantasy IX avec The Secret Library Daguerreo.

Vous n’êtes pas sans savoir que pas mal de jeu Japonais ne sortent jamais de leur territoire et c’est justement de l’un d’entre eux que vient l’œuvre suivante puisque c’est le thème principal de Border Walker (disponible sur l’AppStore nippon) qui nous est présenté. Une raison de plus de regretter de ne pas être japonais, c’est moi qui vous le dis. Nous retournons un instant vers les musiques de Final Fantasy avec un medley qui, selon Uematsu-san, est composé de musiques peu connues puisque Sakaguchi-san lui-même n’aurait pas été en mesure de toutes les citer. Il faut d’ailleurs vous apprendre, que le créateur des FF était présent le Vendredi pour le premier concert de son ami. Le medley était composé de :

• Slam Shuffle de FFVI
• Gargan Roo de FFIX
• Mystic Mysidia de FFIV
• Gold Saucer de FFVII

Ce medley donna suite à un entracte de 15 minutes permettant d’aller se restaurer dans le bar mis à disposition à l’entrée de la salle, d’aller au toilette et surtout de se rendre au stand des goodies où les seules rescapés au trois jours de concert étaient le vinyle/cd édition limité du maître et le T-shirt de l’évènement.

Le quart d’heure étant passé, le concert reprend avec une fois de plus des titres de jeux non sortie en Europe, voire même en cours de développement. Ainsi nous avons eu le droit à des mélodies d’UnchainBlades Exxiv, du Project Happiness et de Sakura Note. L’instant est solennel, quelques notes se font entendre, la salle est en délire. Acclamation général pour le thème d’Aeris de FF VII. A la fin du morceau, l’artiste est vraiment ravi du succès de ce titre. Le concert continu avec un autre morceau issu d’un des titres de MistWalker, le main thème de The Last Story. Puis, nous changeons d’atmosphère avec une musique des plus rythmées puisqu’il s’agit de The Man With The Machine Gun de Final Fantasy VIII. Ce titre est également très apprécié par les spectateurs. Uematsu Nobuo nous annonce que le prochain titre sera le dernier, déjà. J’ai eu l’impression qu’il venait d’entrer. L’auditoire, également triste, aurait lui aussi voulu que ça ne se finisse jamais. Néanmoins, voici arriver le thème de Fantasy Life un jeu japonais sur 3DS. Les musiciens sont applaudis, standing ovation, ils sortent.

L’ensemble de la salle hurle « une autre », les acclamations mêlées de cris de joie ne s’arrêtent pas. Soudain, les artistes reviennent avec sur leurs nez des masques d’Astérix et d’Obélix. Rire général. Ils se réinstallent, puis, comme pour nous donner rendez-vous à une prochaine fois, jouent To Zanarkand de Final Fantasy X. A la fin du morceau, Uematsu Nobuo et ses compères nous saluent enfin, nouvelle standing ovation. Ils nous applaudissent également, nous demande de prendre des photos, le traducteur lui-même vient avec un appareil et photographie le trio avec le public en arrière-plan. Les trois hommes sortent de la scène et n’y reviendront plus malgré les hurlements du public.

Et voilà, je sors du concert d’environ 2 heures d’Uematsu Nobuo. L’émotion m’étreint, la larme à l’œil, je rêve encore, perdu dans les nuages...

STOZ (texte) et Djidane (Photos).
02/12/2012.